Abstract: | Ioan Slavici est le premier grand écrivain roumain qui écrive dans «la langue de chez soi» et qui promeuve directement l’orientation de sa prose vers l’expression authentiquement populaire de source transylvaine. On rencontre dans son oeuvre des mots hérités du latin qui dans d’autres zones du dacoroumain ne sont pas connus, qui ont une circulation plus restreinte ou qui ont été remplacés par d’autres termes d’origines différentes (curechi < lat. colic(u)lus, faur < lat. faber, -brum, păcurar < lat. pecorarius, etc.) et des emprunts du hongrois (boitar < hongr. bojtár, bundă < hongr. bunda, ciurdă < hongr. csorda, sămădău < hongr. számadá, etc.), de l’allemand (beamter < all. Beamte, şopron < all. Schuppen, verbonc < all. Werbung, etc.) ou des langues slaves, spécialement du serbocroate (cârpă < a. sl. karpa, bulg. kъrpa, scr. krpa, crâsnic < scr. krsnik «chrétien», lud < scr. lud). Parmi les créations roumaines nous rappelons: codorişte < coadă + toporişte, şerpar < şarpe + suff. -ar, trochiţă < troacă + suff. -iţă. La plupart des termes régionaux apparaissent au niveau narratif (32) et moins au niveau du dialogue des personnages (5) et proviennent de la langue vive de l’auteur. Quelques-uns de ces termes régionaux sont employés à présent aussi, étant consignés par Teofil Teaha dans la monographie Graiul din Valea Crişului Negru (boitar, cârpă, ciurdă, ujog). De même, les chercheurs Maria Marin et Iulia Mărgărit ont enregistré quelques termes dans le patois actuel des Roumains de la Hongrie (cârpă, ciupeli, curechi, lud, păcurar), ce qui montre l’unité linguistique dans les communautés roumaines situées, de nos jours, au-dehors des frontières du pays. |