Abstract: | - La présente réflexion tire son origine de la crise linguistique observée au sein de la presse écrite du Nord-Cameroun. Celle-ci fait échos des irrégularités de la langue de Voltaire dans la presse écrite de cette partie du pays. De plus en plus, on y assiste à une émergence des déviances syntaxiques et une profusion des écarts langagiers à connotation dépréciative. L’indécence verbale de la société, la mauvaise prestation des élèves en classe et lors des examens officiels en sont des indicateurs pertinents. Il est important de mentionner que la cohabitation entre les langues camerounaises et le français, la sous-scolarisation et ou l’ignorance, le laxisme des rédacteurs en chef, etc. sont les mobiles profonds de cette incorrection. Pourtant, nous savons tous que les media sont une forteresse où la langue doit être préservée de toute entorse et représentent un modèle pour la société. Néanmoins, des traits caractéristiques du français de la presse écrite du Nord-Cameroun s’inscrivent en faux par rapport à cette vocation naturelle des media. Dès lors, la question que nous pouvons nous poser est celle de savoir si ces mobiles ci-dessus cités sont des éléments qui favorisent l’émergence de cette dialectalisation du français. En clair qu’est-ce qui caractérise le français des journalistes? Quelle est la structure morphosyntaxique du français des rédacteurs des journaux? S’agit-il d’un français conforme à une norme locale ou (y) retrouvons-nous des énoncés exogènes ? Quel type de morphosyntaxe utilisent les rédacteurs ? Une morphosyntaxe endogène, morphosyntaxe qui leur est propre, ou plutôt une morphosyntaxe exogène, supposée unique à tous les francophones ? Peut-on parler d’alternance codique, d’argotisation, ou de créolisation ? La présente analyse a pour ambitions de s’interroger sur les mobiles profonds qui incitent des journalistes à s’écarter de la norme du français hexagonal, elle jette ensuite un regard critique et propose des solutions dans l’optique de la régulation de la formation du langage de la presse écrite. L’hypothèse de départ postule que les mobiles ci-dessus énumérés sont les causes de la mauvaise pratique linguistique de la presse écrite du Nord-Cameroun. Ceci dit, le raisonnement se construit par une approche descriptive et contrastive du français et prend en compte un foisonnement de sources (articles, ouvrages, thèses, documentaires, mémoires, etc.).
- The present work is rooted in the language crisis observed in the written press in the Northern part of Cameroon. This crisis is the result of a good number of language deviations attested in the French language spoken in that area of the country. As a matter of fact, one witnesses an over increasing number of syntactic deviations as well as an emergence of other depreciative language deviations. Verbal clumsiness, poor students’ performances in class and during official exams are perfectly symptomatic of this state of matters. In addition, it is crucial to mention that the linguistic cohabitation between Cameroonian languages and French on the one hand, under education, lax chief-editors alongside irresponsibility of some companies’ managers on the other hand underlie such deviations. Though, undoubtedly, media constitute a model, or better still a paragon of the norm devoid of any language irregularities in society. Contrary to expectations, the hallmarks of the written press in that part of Cameroon run counter to this prime vocation of media. As a result, the research question is whether under education, lax chief-editors and irresponsibility of companies’ managers as mentioned above are likely to favour the growing of French ‘dialectization’. The core of this endeavour is to examine under close scrutiny the motivations for language deviations which lead journalists to break away from the norm that governs Standard French. In this vein, focus is not only on a critical investigation of the phenomenon, but also, proposals are made in view to improving language use in written media. The research hypothesis which constitutes our starting point is that poor language use witnessed in the written press of the Northern part of Cameroon stems from the above mentioned factors namely, under education, lax chief-editors and irresponsibility of companies’ managers among others. To carry out the reflection, a descriptive and contrastive approach is adopted on the basis diverse sources including reference books, papers, documentaries, dissertations, theses among others.
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