Baza de date „Diacronia” (BDD)
Titlu:

Împrumuturi de origine germană (săsească) în română. În legătură cu etimologia cuvântului ravilă

Autor:
Publicația: Anuar de Lingvistică și Istorie Literară, XXIX, p. 11
p-ISSN:0066-4987
Editura:Editura Academiei
Locul:Iași
Anul:
Rezumat:L’explication donnée dans les dictionnaires étymologiques au mot roumain rávilă (et rágilă, verbe a răgila ‘sérancer la filasse’), comme provenant de l’allemand Raffel, verbe raffein, est incomplète, car elle n’explique pas le reflexe -v- (> dialectal -ẑ-, -y-, -ğ-, -z-, etc.) de la spirante sourde -ff- de l’étymon. Le recours à des intermédiaires slaves (ukrainien, slovaque, polonais) proposé par Tiktin et par d’autres ne résout pas le problème, car dans ces langues se trouve aussi une spirante sonore (-f-, -h-). Dans le dialecte saxon de Transylvanie, Raffel n’a pas été attesté. Les seuls mots apparentés sémantiquement sont Râbel ‘chanvre de qualité inférieure qui reste dans le sérance’, ‘brins de chanvre restés sur le champ après la moisson, tige de chanvre rabougrie’ et le verbe rabəln ‘arracher le petit chanvre résté sur le champ’. Vu le fait dans ce dialecte la correspondance -b- / -v- est bien representee (par ex. ibelivel ‘über’, bleibenbleiwen, etc.), on suppose l’existence dans le passé des variantes saxonnes *Rävel et *raveln. Leur reconstruction s’appuie sur l’existence en mhall. de la forme en -v- dans le verbe revelen ‘rasch zusammenraffen’ et dans le verbe hollandais revere ‘Flachs, Hanf hecheln’. L’étymon non-attesté *Rävel a pu aussi exister dans la langue de la population allemande des villes moldaves médiévales, assimilée au XVIIe et au XVIIIe siècles, car l’aire de diffusion du rou. ravilă s’étend dans la partie nord-est du territoire daco-roumain.
L’adaptation phonétique et l’intégration morphologique de ce mot, toujours insuffisamment éclaircies, sont étudiées dans le cadre du groupe plus large d’emprunts allemands médiévaux (saxons) du roumain. On pose ainsi un problème de méthodologie concernant ces emprunts.
Menée dans cette perspective, l’analyse aboutit aux résultats suivants: 1. Certains mots en -el atone ont été assimiles au groupe de mots roumains en -ilă: chéndilă < saxon kändəl; şófilă < Schofel; héhilă < hëxəl, etc. 2. Dans d’autres cas, le thème allemand en -əl reçoit la désinence : chéndelă, férdelă < saxon firtəl; şfébelă < saxon švëbəl, etc. 3. Dans certains mots allemands (saxons) l’ -e de -el- disparaît, et après l’l apparaît la désinence : buglă ‘meule de foin’ < saxon bugəl; riglă < Riegel, saxon rigəl; ţiglă < Ziegel, saxon zägəl, etc. Plus rarement, dans le partie finale apparaît le suffixe accentue roumain -ílă: şind(r)ilă ‘echandole’ < saxon šendəl; şofílă < Schofel, etc.
Le rou. rávilă entre dans le premier groupe. La présence d’i après v explique les formes avec palatalisation (ráẑilă, ráyilă, ráğilă, etc.). La production de la palatalisation prouve en quelque sorte l’ancienneté relative de l’emprunt en roumain.
La seconde question méthodologique se rapporte à la justification des reconstructions d’étymons allemands médiévaux (saxons) pour certains mots roumains supposés être de cette origine. On distingue les situations suivantes: 1. Le roumain (les parlers populaires) conserve certains mots (ou phonétismes) saxons anciens, attestés dans les documents, mais rarement employés aujourd’hui dans le parler des Saxons de Transylvanie (par ex. rou. roabă ‘brouette’ < saxon *Rabber ‘id.’). 2. Le roumain garde certains mots allemands (saxons) anciens qui ne sont pas enregistrés dans les documents d’ancienne langue saxone (par ex. rou. maldăr ‘las’, rou. struţ ‘bouquet de fleurs’, rou. ciuhă ‘épouvantail’). Rou. ravilă y appartient. 3. Il y a certain mots roumains qui ont comme étymon un mot allemand (saxon) composé, aujourd’hui non-attesté comme tel; mais chacun des éléments constituants existe indépendamment dans le dialecte saxon de Transylvanie (par ex. rou. cataramă ‘boucle de ceinture’ < saxon kratə(n) et saxon räimən).
Les situations ci-dessus justifient la reconstruction d’un radical *Rāvel à la base du rou. ravilă et du verbe a răvila.
Dans la dernière partie du travail on analyse les réflexes dialectaux roumains du même mot, mais qui donnent -f- (ou -h'-, -ĉ-, -k'-, donc des sons sourds), au lieu de -v- (ráfilă, ráh'ilă, ráĉilă, etc.). Leur aire se trouve dans la Courbure des Carpates. Ici, le terme a été emprunté à une époque plus proche de la nôtre. On peut invoquer, a son propos, l’allemand moderne Raffel.
Le travail donne aussi la première attestation du mot ravilă: l’année 1719, chez Silvestro Amelio, dans le glossaire italo-moldave. Connaissant donc l’étymon, les dictionnaires devront donner dorénavant comme „mot-titre” la forme ravilă (et non ragilă).
Limba: română
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